85. Les forces des leaders introvertis

Aujourd’hui, on va parler d’un sujet qui me tient à cœur : les leaders introvertis.

On a tendance à croire qu’un bon leader doit forcément être extraverti : ultra sociable, toujours en action, charismatique, à l’aise en public, etc. Et pourtant… parmi les leaders avec lesquels j’ai travaillé, certains des plus inspirants étaient des introvertis.

Alors si tu es introverti·e et que tu te dis “le leadership, c’est pas pour moi” — cet article est pour toi. Et si, comme moi, tu es plutôt extraverti·e, tu vas voir qu’on a beaucoup à apprendre d’eux aussi.

Introverti ou extraverti : on parle de quoi au juste ?

Remettons l’église au milieu du village : ce n’est pas une question de timidité, mais d’énergie.

Selon Psychology Today, l’introversion est un trait de personnalité, pas un problème de timidité ou d’aversion sociale.👉 Un introverti recharge ses batteries dans le calme, la réflexion, l’intériorité.👉 Un extraverti, lui, se recharge dans l’action, le bruit, les échanges, la stimulation sociale.

En résumé :

• Introverti·e → je prends de l’énergie quand je suis seul·e ou en petit groupe, je réfléchis avant d’agir, j’aime le calme.

• Extraverti·e → je me nourris de l’interaction, je réfléchis à voix haute, je suis stimulé·e par le contact et le mouvement.

Et bien sûr, la majorité d’entre nous se trouve quelque part entre les deux.

Les super-pouvoirs des leaders introvertis

J’ai eu la chance de travailler avec plusieurs managers introvertis — Liam, Gaëtan, Marco, Simon, Virginie, Charlène (petite pensée à vous si vous passez par ici 😄).Et j’ai remarqué chez eux des qualités précieuses pour le leadership. En voici quelques-unes.

1. L’écoute active

Les introvertis sont naturellement enclins à écouter.Ils prennent le temps d’entendre les différents points de vue avant de s’exprimer — ce qui conduit à des décisions plus éclairées et plus inclusives. Résultat : les membres de l’équipe se sentent entendus et s’expriment davantage.

2. Le sens de l’observation

En retrait, ils observent les dynamiques, les non-dits, les talents cachés. Ils prennent peut-être plus de temps à formuler leurs idées, mais leurs propositions sont souvent plus réfléchies et plus pertinentes.

3. L’autonomie qu’ils encouragent

Comme ils ne cherchent pas à tout diriger ni à briller en permanence, ils laissent la place à leurs équipes.Et ça, c’est incroyablement motivant.

4. La réflexion avant l’action

Là où beaucoup d’extravertis foncent et ajustent après coup (coucou, c’est moi 👋), les introvertis prennent le temps de clarifier avant d’agir.Leur approche est stratégique, structurée et apaisante.

5. Le calme comme valeur

Le calme n’est pas une faiblesse.C’est une force tranquille qui apporte de la clarté, de la confiance et de la profondeur dans les équipes.Un leader calme crée une ambiance de travail sereine — loin du chaos des réunions à 200 à l’heure.

Être un leader introverti : quelques pistes pratiques

Si tu es un leader introverti (ou en passe de le devenir), voici trois conseils simples et efficaces :

🧘‍♀️ 1. Planifie tes temps de recharge

Avoir besoin de moments calmes n’est ni de la paresse ni de la fuite. C’est ta manière de rester au top. Pense à aménager des plages sans interactions : arriver plus tôt, faire une vraie pause, te bloquer du deep work, etc.

💬 2. Choisis ton mode de communication

Tu n’es pas obligé·e de briller sur scène ou en conférence. Si tu préfères les petits groupes ou les entretiens one-to-one, structure ton management autour de ça. Joue avec tes forces, pas contre elles.

🌱 3. Développe ton réseau à ton rythme

Les introvertis ont parfois tendance à négliger leur réseau. Fixe-toi de mini-objectifs :

• te connecter à une nouvelle personne par mois,

• noter chaque trimestre tes réussites et les partager à ton N+1,

• valoriser tes forces régulièrement.

Et pour les extravertis ?

Pour mes ami·es extraverti·es (dont moi 😅), voilà ce qu’on peut apprendre des leaders introvertis :

• Écouter davantage. Crée des silences, laisse les idées émerger.

• Valoriser les petites contributions. Pas besoin de grands discours pour avoir de l’impact.

• Structurer avant d’agir. Moins de dispersion, plus d’efficacité.

• Adapter ton style : adopte une approche plus posée avec les introvertis de ton équipe, et plus énergique avec les extravertis.

En conclusion

Être introverti·e est un atout, pas un frein. Et être extraverti·e, c’est pareil.

Le leadership, ce n’est pas une question de type de personnalité — c’est une question d’authenticité. Ce qui compte, c’est de tirer parti de ton style naturel et de créer un espace où ton équipe peut s’épanouir pleinement.