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Gérer la peur de faire une erreur en quittant son job

Aujourd’hui on va parler d’une phrase qu’on se dit souvent quand on sait qu’on a envie de changer de job ou de carrière : je sais que ça ne me convient plus, mais je ne fais rien parce que je sais ce que je perds mais pas ce que je vais trouver.

En d’autres termes : j’ai tellement peur de me tromper, que je préfère ne pas bouger. Comment faire pour sortir de cette réflexion qui t’immobilise, tout en te convainquant (un peu) que tu es mieux là où tu es, et qu’il faut “t’accrocher” ?



Avant de commencer, je vais déjà t’expliquer un peu la logique psychologique qui se cache derrière cette réflexion toute naturelle, avec un exemple qui nous a TOUS concerné au moins une fois dans notre vie.


Tu es dans la file de la caisse de ton supermarché, et tu te rends compte qu'elle n'avance pas très vite. Tu as deux choix : prendre ton mal en patience et attendre, ou choisir de changer de file pour aller plus vite.

Si tu restes dans la file actuelle, même si tu restes plus longtemps que prévu, il y a de fortes chances que tu oublies direct en sortant du magasin que tu as dû attendre. Par contre, si tu changes de file, et que tu te rends compte que ta file finalement accélère, il est probable que tu ressasses cette histoire toute la journée. Tu vas surement rentrer chez toi et raconter à ton pote/coloc/conjoint : "je suis tellement dégouté j’étais au carrefour, ça n'avançait pas, je n’aurai jamais dû changer de file quand j’ai vu que la vieille dame devant moi commençait à payer en pièces de 50 centimes, au final elle était plus rapide que ma file avec le mec qui avait oublié de peser ses poireaux !"



Cela te parle un peu ?

Et bien de nombreuses études le confirment : ça fait beaucoup plus de mal de se tromper après avoir changé d’avis, que de se tromper en ayant suivi ton 1er choix de départ.

Pourquoi ? Et bien parce que changer d’avis et se tromper déclenche un phénomène intéressant qu’on appelle “la pensée contrefactuelle ascendante”. Et ce superbe terme est une façon chic de dire qu’on s'auto flagelle pour s’être trompé en imaginant ce qui aurait pu se passer de mieux. On peut même renommer la pensée contrefactuelle en syndrôme du “Si seulement je n’avais pas…”


Dans notre cas actuel, tu as envie de changer de job. Ton instinct te dit de ne pas partir, que c’est trop risqué, mais tu le fais quand même. Un mois après, un de tes anciens collègues obtient la promotion que tu voulais avoir et qui t’a fait partir. Et PAF, pensée contrefactuelle ascendante : “si seulement j’étais resté, cette promotion c’est moi qui l’aurait eu”.


Donc, maintenant que tu as conscience de ce petit tour de passe passe psychologique qui se passe dans ton cerveau, je vais te partager 4 éléments à prendre en compte pour atténuer le phénomène.


1. LE SUCCES POUR TOI, C'EST QUOI ?


Liste tout ce qui est important pour toi dans une carrière, tous les éléments qui vont faire que tu te sentiras bien. est-ce que tu veux plus de reconnaissance ? plus d’argent ? Aider les autres ? Avoir des opportunités d’apprentissage ? Pouvoir gérer tes horaires ? Garde bien en tête qu’on parle de ce que l’accomplissement représente pour toi, et non pour tes parents ou pour la société en règle générale. Tu peux aussi te baser sur tout ce qui te donne envie de quitter ton job pour t’aider. Si par exemple une des raisons qui te donnent envie de partir c’est “mon boss ne me donne aucun retour”, et bien une des clés de ton accomplissement peut être d’avoir accès à un mentor, d’être accompagné, ou encore d’avoir besoin de reconnaissance.


2. RAPPELLE TOI DE CE QUI EST VRAIMENT IMPORTANT


Déjà, tu n’es pas ton job. Quand on reste longtemps sur un même poste ou dans une même société, on a l’impression que notre job fait partie de notre identité. Et on a tendance à rester bien au chaud cosy dans cette petite bulle de confort, en nous disant que c’est ce qu’on est. Mais commencer un nouveau job ou une nouvelle carrière est une super opportunité d’apprendre et de se réinventer ! Si tu vois ton job comme une extension de toi, il y a de fortes chances que tu restes là où tu es. Je te conseille de voir la vie professionnelle plutôt comme un monde à explorer, avec une île pour chaque expérience pro. ça enlève un peu la pression du job idéal ou du “je suis fait que pour ça”, tout en motivant un peu plus à aller explorer une nouvelle île !


3. FAIS UN PLAN


Bien sur, ton plan va dépendre de ce que tu veux faire après. Si par exemple tu veux changer de job, tu peux commencer par tes actions comme refaire ton CV, lister les offres, postuler à 10 offres par semaine… SI jamais tu veux te reconvertir cela peut être : faire un bilan de compétences, prendre un coach (clin d’oeil auto pub), interviewer des personnes qui font le job que tu rêves de faire, etc…

L’avantage d’avoir un plan, avec des petites étapes, c’est que ça te permet d’avoir une stratégie en place, avant de te jeter dans un changement direct.


4. ACCEPTE LA PEUR


Enfin, et je crois que c’est le plus important, accepte la peur. Avoir peur de se tromper, c’est normal et ce n’est pas absolument pas négatif. La plupart des gens ressentent de l’appréhension à l’idée de changer de carrière, et de quitter cette zone de confort dans laquelle on se trouve dans le job actuel. Une bonne technique pour accepter la peur, c’est d’ajouter “et c’est génial” à la fin. Par exemple : j’ai peur que si je quitte mon job, je tombe sur un job avec un manager encore pire que maintenant, “et c’est génial”. Alors je sais, ça parait un peu con comme ça. Mais ça te permet de changer ta perspective. Imagine que tu tombes sur un boss nul, quel est le pire qui puisse arriver ? Peut-être que ça met encore plus en avant ton besoin d’être bien entouré, peut-être que tu vas du coup devoir postuler un autre job au sein de la même boite qui sera bien mieux ? Aucune idée, mais ça permet de dédramatiser la peur.


CONCLUSION

Pour résumer, savoir ce que l’on perd et s’inquiéter de ce qu’on va trouver dans sa prochaine étape pro est une pensée naturelle qui nous permet d’éviter la déception possible de s’être trompé. Cependant cela nous bloque, et il est important, tout d’abord de comprendre ce phénomène psychologique naturel, et d’utiliser quelques clés pour s’en débarrasser : 

  • Etre très clair sur sa propre définition du succès

  • Mettre les choses en perspective et garder en tête ce qui compte VRAIMENT

  • Avoir un plan

  • Accueillir la peur pour être plus à l’aise avec elle et la dédramatiser


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